
Le secret pour calmer l’eczéma hivernal n’est pas le mot vague « naturel », mais la chimie de la préservation.
- Les savons industriels sont formulés pour être rentables, ce qui implique de retirer et revendre la glycérine, l’agent hydratant le plus puissant.
- Le savon artisanal saponifié à froid, par sa nature chimique, conserve 100% de cette glycérine native. C’est elle qui forme un bouclier protecteur contre l’agression combinée du froid et du chauffage sec.
Recommandation : Pour une efficacité maximale, optez pour un savon saponifié à froid et prenez une minute pour vérifier son origine véritablement québécoise.
L’hiver québécois s’installe. Le son familier des plinthes électriques qui s’activent résonne dans la maison et, avec lui, cette sensation de tiraillement sur la peau que vous ne connaissez que trop bien. Les démangeaisons s’intensifient, particulièrement la nuit, et les plaques d’eczéma, que vous pensiez avoir maîtrisées, refont leur apparition. Vous avez probablement tout essayé : les crèmes de pharmacie épaisses, les gels douche estampillés « pH neutre » ou « pour peaux sensibles », et peut-être même les remèdes de grand-mère. Pourtant, le cycle infernal recommence chaque année, dicté par le thermomètre qui plonge et l’air intérieur qui s’assèche.
En tant que chimiste et savonnier, je comprends votre frustration. Le problème est que nous avons été conditionnés à chercher une solution « douce » ou « naturelle » sans vraiment comprendre la bataille biochimique qui se joue à la surface de notre épiderme. La plupart des solutions conventionnelles échouent parce qu’elles ne s’attaquent pas à la cause fondamentale de l’eczéma hivernal : une perte critique en hydratation causée par l’altération du film hydrolipidique. La véritable question n’est pas « quel produit ajouter ? », mais plutôt « comment arrêter de retirer à ma peau son hydratant le plus précieux ? ».
La réponse se trouve dans un composant que l’industrie savonnière vous a appris à ignorer : la glycérine native. Contrairement à l’idée reçue, la solution ne réside pas dans un pH neutre à tout prix, mais dans la chimie de la saponification à froid, une méthode artisanale qui fait de la conservation de la glycérine sa priorité absolue. Cet article va décortiquer, avec l’empathie de quelqu’un qui connaît la peau réactive et la précision d’un chimiste, pourquoi le savon artisanal n’est pas une simple alternative « tendance », mais la seule réponse biochimiquement logique à votre détresse hivernale. Nous analyserons la science, débusquerons les faux produits locaux et vous donnerons les outils pour faire un choix éclairé et enfin apaiser votre peau.
Pour vous guider à travers cette analyse détaillée, voici les points essentiels que nous allons aborder. Chaque section est conçue pour vous apporter une compréhension claire et actionnable de la chimie au service de votre peau.
Sommaire : Pourquoi le savon artisanal est la réponse scientifique à l’eczéma hivernal au Québec
- La vérité sur la glycérine : pourquoi les savons industriels vous dessèchent la peau ?
- Savon alcalin ou pH neutre : lequel respecte vraiment le microbiome de votre peau ?
- Cannelle et agrumes : quels savons éviter absolument si vous avez la peau réactive ?
- Comment empêcher votre savon artisanal à 10 $ de fondre en bouillie en deux semaines ?
- Liquide vs Solide : l’analyse financière qui prouve que le pain de savon est 40% moins cher
- Comment repérer les faux produits « faits au Québec » en épicerie sans se faire avoir ?
- Comment conserver votre éponge naturelle pour qu’elle ne devienne pas un nid à bactéries ?
- Saponification à froid ou à chaud : quelle méthode préserve réellement les actifs des huiles ?
La vérité sur la glycérine : pourquoi les savons industriels vous dessèchent la peau ?
Pour comprendre le drame qui se joue chaque matin sous votre douche, il faut parler de l’ingrédient le plus précieux et pourtant le plus méconnu du savon : la glycérine. La glycérine est un humectant, c’est-à-dire une molécule qui attire et retient l’eau. Lors de la réaction de saponification (le processus qui transforme les huiles en savon), la glycérine est produite naturellement. C’est elle, et non le savon lui-même, qui a ce pouvoir hydratant, émollient et réparateur pour le film hydrolipidique de la peau. C’est votre meilleure alliée contre l’agression hygrométrique de l’hiver québécois.
Le problème fondamental des savons industriels, même ceux qui se disent « hydratants », réside dans un processus appelé le « relargage ». Pour des raisons de rentabilité, la glycérine, qui a une grande valeur marchande dans les industries cosmétique et pharmaceutique, est extraite du savon. Des analyses du processus montrent que la quasi-totalité, soit près de 100% de la glycérine naturelle, est retirée lors de la saponification industrielle. Vous vous lavez donc avec un détergent efficace, mais qui a été dépouillé de son pouvoir hydratant intrinsèque. Ce qui reste est un produit qui nettoie, mais qui laisse votre barrière cutanée vulnérable et incapable de retenir l’humidité face au froid sec.

Cette différence fondamentale est visible à l’œil nu si l’on compare les deux approches. D’un côté, le savon industriel, souvent opaque et uniforme, résultat d’un processus à haute température et d’une purification intensive. De l’autre, le savon artisanal saponifié à froid, qui conserve cette glycérine lui donnant une texture souvent plus douce et un aspect parfois translucide. En choisissant un savon industriel, vous payez pour un produit dont le composant le plus bénéfique pour votre peau a été délibérément retiré pour être vendu séparément, parfois même dans les crèmes hydratantes que vous achetez pour compenser les effets du savon.
Savon alcalin ou pH neutre : lequel respecte vraiment le microbiome de votre peau ?
L’un des arguments marketing les plus puissants en faveur des nettoyants industriels est la notion de « pH neutre ». La peau a un pH naturellement acide, autour de 5,5, et l’idée de la nettoyer avec un produit au pH similaire semble logique. Les dermatologues recommandent d’ailleurs souvent des « syndets » (savons sans savon) pour les peaux atopiques, comme le souligne l’Association Française de l’eczéma. Ces produits de synthèse respectent le pH cutané et sont souvent bien tolérés.
Ces syndets sont les produits nettoyants plébiscités par les dermatologues pour l’hygiène des peaux atopiques sujettes à l’eczéma : ils sont neutres, sans parfum, et respectent la barrière cutanée. Souvent enrichis en agent surgras, ils garantissent un confort optimal aux peaux atopiques.
– Association Française de l’eczéma, Article sur le pH des savons et l’eczéma
Cependant, cette vision omet un facteur crucial. Un savon saponifié à froid est par nature alcalin, avec un pH oscillant entre 8 et 9. Cela semble contradictoire avec le respect de la peau, n’est-ce pas ? C’est là que la chimie de la douceur entre en jeu. La peau saine a la capacité de réguler son propre pH en quelques minutes. L’agression ne vient pas de la brève variation de pH, mais de ce que le produit laisse (ou ne laisse pas) derrière lui. Un savon artisanal n’est pas juste un savon ; c’est un soin complexe. Il contient non seulement toute sa glycérine native, mais il est aussi formulé en « surgras ». Cela signifie que le savonnier a ajouté un surplus d’huiles précieuses (karité, avocat, olive) qui ne sont pas transformées en savon. Ce surgras et la glycérine déposent un film protecteur et nourrissant sur la peau, qui compense largement la légère et temporaire augmentation du pH.
Le tableau suivant, basé sur des données dermatologiques, illustre clairement ces différences et aide à comprendre pourquoi le pH seul ne dit pas tout.
| Type de produit | pH moyen | Impact sur la peau atopique | Recommandation dermatologique |
|---|---|---|---|
| Savon de Marseille | 10-11 | Très asséchant, décapant | À éviter |
| Savon saponifié à froid surgras | 8-9 | Compensé par la glycérine et le surgras | Alternative naturelle acceptable |
| Syndet (savon sans savon) | 5,5-7 | Respecte le pH cutané | Recommandé par les dermatologues |
| Peau saine | 4,5-5,7 | pH naturel de référence | – |
En résumé, un syndet au pH neutre ne fait « rien de mal », mais un bon savon artisanal saponifié à froid fait « quelque chose de bien » : il nettoie tout en laissant un dépôt actif qui nourrit et protège le microbiome cutané. Pour une peau agressée par l’hiver, ce soin actif est souvent plus bénéfique qu’une neutralité passive.
Cannelle et agrumes : quels savons éviter absolument si vous avez la peau réactive ?
Même dans le monde bienveillant des savons artisanaux, tous les produits ne sont pas égaux, surtout pour une peau sujette à l’eczéma. Le terme « naturel » ne signifie pas « sans risque d’irritation ». Les coupables les plus fréquents sont les huiles essentielles, particulièrement celles connues pour leur potentiel allergène. Les savons parfumés à la cannelle, au clou de girofle ou aux agrumes (citron, orange, pamplemousse) sont souvent à l’origine de réactions cutanées. Leurs composés, bien que naturels, peuvent être très puissants et déclencher des rougeurs ou des démangeaisons chez les personnes sensibles.
L’hiver est une période particulièrement délicate. Le froid et le faible taux d’humidité fragilisent la barrière cutanée, la rendant plus perméable et donc plus susceptible de réagir à des substances qui, en été, ne poseraient aucun problème. Une étude menée par la Société Canadienne de l’Eczéma a révélé que si les allergies saisonnières sont un déclencheur majeur, une part très significative des répondants est directement affectée par le climat. En effet, le rapport confirme que 54% des personnes atteintes d’eczéma identifient le temps froid comme un facteur déclenchant de leurs poussées. Dans ce contexte, la prudence est de mise. Privilégiez les savons sans parfum, ou ceux parfumés avec des huiles essentielles réputées très douces comme la lavande vraie ou le géranium rosat, et toujours en faible concentration.
Le meilleur conseil que je puisse vous donner en tant que chimiste est de ne jamais faire confiance aveuglément à une étiquette. Votre peau est le laboratoire final. Avant d’adopter un nouveau savon, même s’il semble parfait sur le papier, effectuez systématiquement un « patch test » ou test cutané. Cette simple précaution peut vous éviter des semaines d’inconfort.
Votre plan d’action pour tester un nouveau savon artisanal
- Choisir la zone : Sélectionnez une petite zone de peau discrète et sensible, comme l’intérieur de l’avant-bras ou le pli du coude.
- Appliquer : Humidifiez le savon et frottez-le doucement sur la zone test pour créer une fine couche de mousse. Ne rincez pas immédiatement.
- Observer : Laissez sécher et observez la zone pendant 24 à 48 heures. Soyez à l’affût de tout signe de rougeur, de démangeaison, de picotement ou d’éruption cutanée.
- Valider : Si aucune réaction n’apparaît après 48 heures, vous pouvez commencer à utiliser le savon sur une zone plus large, mais restez vigilant pendant les premiers jours.
- Agir en cas de réaction : Si une irritation survient, rincez abondamment la zone à l’eau claire et cessez immédiatement d’utiliser le produit. Notez les ingrédients pour identifier les coupables potentiels.
Comment empêcher votre savon artisanal à 10 $ de fondre en bouillie en deux semaines ?
Vous avez investi dans un magnifique savon artisanal, riche en glycérine et en huiles précieuses. Mais après quelques jours, il se transforme en une masse molle et gluante qui disparaît à vue d’œil. Cette fonte rapide est le « défaut » de sa qualité principale : sa richesse en glycérine. Comme nous l’avons vu, la glycérine est un humectant, elle attire l’eau. Laissé dans une flaque au bord de la baignoire ou sous le jet de la douche, votre savon va littéralement se gorger d’eau et se dissoudre.
Protéger votre investissement ne demande pas d’efforts surhumains, mais quelques réflexes stratégiques. Le secret absolu est de permettre au savon de sécher complètement entre chaque utilisation. L’ennemi numéro un est l’eau stagnante. Oubliez les porte-savons en céramique sans trou d’évacuation ou les rebords de douche plats. La solution réside dans un bon porte-savon qui maximise la circulation de l’air.

Pour préserver la durée de vie de votre savon et rentabiliser votre achat, voici les techniques les plus efficaces, utilisées par les connaisseurs :
- Le curage prolongé : Un savon saponifié à froid a besoin de 4 à 6 semaines de séchage (« cure ») pour durcir. Si vous achetez un savon très frais, le laisser sécher une ou deux semaines supplémentaires à l’air libre (hors de la salle de bain) avant de l’utiliser peut augmenter sa longévité de manière significative.
- La rotation de savons : La méthode la plus efficace est d’utiliser deux savons en alternance. Pendant que vous en utilisez un, l’autre a 24 heures complètes pour sécher et durcir.
- Le porte-savon optimal : Choisissez un modèle qui permet à l’eau de s’écouler librement et à l’air de circuler par le dessous. Les porte-savons à lattes de bois (comme le cèdre ou l’érable du Québec) ou les modèles en luffa ou en diatomite sont excellents.
- L’emplacement stratégique : Placez votre savon le plus loin possible du jet de la douche pour éviter qu’il ne soit constamment mouillé.
Liquide vs Solide : l’analyse financière qui prouve que le pain de savon est 40% moins cher
L’un des freins à l’achat d’un savon artisanal de qualité est souvent son prix initial. Un pain de 100g à 10$ ou 12$ peut sembler cher face à une bouteille de gel douche à 7$. Cependant, cette comparaison est trompeuse, car elle ignore deux facteurs cruciaux : la concentration du produit et sa durée d’utilisation. Un gel douche liquide est composé à près de 80% d’eau. Vous payez majoritairement pour de l’eau, un agent moussant, des conservateurs et un emballage plastique.
Un pain de savon solide, en revanche, est un concentré d’actifs. Correctement conservé, un savon artisanal de 100g offre en moyenne entre 60 et 80 lavages, soit une durée d’utilisation de 6 à 8 semaines pour une personne. En comparaison, une bouteille de gel douche de 500ml dure rarement plus de 3 à 4 semaines (environ 30 à 40 utilisations), car on a tendance à en utiliser plus que nécessaire. Le calcul est rapide : le coût par lavage d’un savon solide est souvent 35 à 40% inférieur à celui de son équivalent liquide. Votre investissement initial est donc non seulement rentabilisé, mais il vous fait réaliser des économies substantielles sur le long terme.
Au-delà de l’aspect purement financier, le choix du solide a des implications écologiques et logistiques indéniables, particulièrement importantes dans une conscience de consommation locale et durable. Le savon solide permet une approche zéro déchet, avec un emballage minimal en papier recyclable ou compostable, contre une bouteille en plastique dont le recyclage est complexe et énergivore. De plus, transporter des savons solides a une empreinte carbone bien plus faible que transporter des bouteilles remplies d’eau. C’est un choix qui est à la fois meilleur pour votre portefeuille, pour votre peau atteinte d’eczéma, et pour l’environnement.
Comment repérer les faux produits « faits au Québec » en épicerie sans se faire avoir ?
L’engouement pour les produits locaux est une excellente chose, mais il a attiré des acteurs moins scrupuleux qui pratiquent le « local washing ». Il est facile de tomber sur un savon à l’emballage rustique, orné d’une feuille d’érable, qui est en réalité un produit de base importé et simplement emballé au Québec. Pour une personne cherchant une solution à son eczéma, la différence n’est pas anecdotique : un savon industriel reconditionné n’aura jamais les bénéfices d’un véritable savon saponifié à froid artisanalement.
Alors, comment devenir un consommateur averti et déjouer les pièges marketing ? Il faut se transformer en détective de l’étiquette. Un véritable artisan savonnier est fier de son travail et n’a rien à cacher. La transparence est le premier signe de qualité. Voici une liste de points concrets à vérifier pour vous assurer de l’authenticité d’un produit « fait au Québec » :
- L’adresse physique : Cherchez une adresse complète au Québec sur l’emballage. Une simple case postale ou une mention vague comme « Distribué par… » est un signal d’alarme.
- La liste INCI : Santé Canada oblige les fabricants à lister tous les ingrédients selon la nomenclature internationale (INCI). Une liste absente ou incomplète est illégale et suspecte. Pour un savon SAF, vous devriez voir des noms d’huiles en latin suivis de « Oil » (ex: Olea Europaea Fruit Oil), de l’eau (Aqua), et de l’hydroxyde de sodium (Sodium Hydroxide).
- La présence en ligne : Une recherche rapide du nom de la savonnerie sur internet devrait vous mener à un site web ou une page de médias sociaux active, montrant l’atelier, le processus, et l’artisan. L’absence totale de présence numérique est étrange pour une entreprise locale fière de ses produits.
- Les certifications locales : Bien que non obligatoires, des logos comme « Aliments du Québec » ou « Les Produits du Québec » sont des gages de vérification supplémentaires.
- Le prix : Un savon artisanal de 100g vendu moins de 5$ en épicerie est économiquement suspect. Le coût des matières premières de qualité et le temps de fabrication rendent un tel prix difficilement viable pour un véritable artisan.
La confiance se bâtit sur la preuve et l’expérience. Les témoignages authentiques sont souvent un bon indicateur de la qualité et de l’efficacité réelle d’un produit, bien au-delà des promesses marketing.
Après des années de traitements pour un eczema récurrent, ces produits font toute une différence : grande amélioration physique et mentale aussi.
– Un client d’une savonnerie des Cantons-de-l’Est, Savon des Cantons
Comment conserver votre éponge naturelle pour qu’elle ne devienne pas un nid à bactéries ?
Utiliser une éponge naturelle (marine ou végétale comme le luffa) peut être un excellent complément pour appliquer doucement votre savon artisanal. C’est moins abrasif qu’un gant de toilette classique et crée une mousse onctueuse. Cependant, une éponge constamment humide dans l’environnement chaud de la salle de bain est un terrain de reproduction idéal pour les bactéries, la moisissure et les levures. Pour une peau saine, c’est un problème. Pour une peau avec de l’eczéma, c’est une porte ouverte aux infections et à l’aggravation des irritations.
L’entretien de votre éponge est aussi crucial que le choix de votre savon. La clé, comme pour le savon lui-même, est le séchage complet et une désinfection régulière. Ignorer cette étape annule tous les bénéfices de votre routine de soin. Voici un protocole simple et efficace, adapté aux habitudes québécoises, pour garder votre éponge saine et hygiénique :
- Après chaque usage : Rincez abondamment l’éponge à l’eau chaude jusqu’à ce que l’eau soit claire. Essorez-la fermement (sans la tordre pour ne pas casser ses fibres) et suspendez-la dans un endroit aéré, loin des murs de la douche.
- Désinfection hebdomadaire : Une fois par semaine, faites tremper votre éponge pendant 15 minutes dans une solution d’eau et de vinaigre blanc (environ 3 parts d’eau pour 1 part de vinaigre). Le vinaigre est un excellent désinfectant naturel qui élimine la plupart des bactéries. Rincez bien ensuite.
- Stérilisation occasionnelle : Pour une désinfection en profondeur, vous pouvez la plonger 5 minutes dans de l’eau bouillante (attention, cette méthode peut réduire légèrement sa durée de vie).
- Le séchage optimisé : Après le nettoyage, placez l’éponge dans un endroit où elle peut sécher rapidement. Près d’une fenêtre ensoleillée ou, en hiver, sur un calorifère pas trop chaud sont des options idéales.
- Le remplacement : Une éponge naturelle n’est pas éternelle. Remplacez-la tous les 2 à 3 mois, ou dès qu’elle développe une odeur persistante ou change de texture.
À retenir
- Le composant le plus important pour une peau sèche n’est pas un ingrédient ajouté, mais la glycérine native, systématiquement retirée des savons industriels.
- La saponification à froid est la seule méthode de fabrication qui garantit la préservation à 100% de cette glycérine et des vitamines sensibles à la chaleur présentes dans les huiles.
- Un savon artisanal solide est un choix plus économique (jusqu’à 40% moins cher à l’usage) et plus écologique (zéro déchet) que son équivalent liquide en bouteille plastique.
Saponification à froid ou à chaud : quelle méthode préserve réellement les actifs des huiles ?
Nous arrivons au cœur du sujet, la distinction technique qui sépare un simple savon d’un véritable soin lavant : la méthode de fabrication. La saponification est la réaction chimique qui transforme un corps gras (huile) et une base forte (soude) en savon et en glycérine. La manière dont cette réaction est menée change absolument tout le produit final.
La saponification à chaud, utilisée par l’industrie, consiste à chauffer la pâte à savon à haute température (souvent autour de 120°C) pour accélérer la réaction. C’est rapide, efficace pour de gros volumes, et permet d’utiliser des huiles de moindre qualité. Mais la chaleur détruit une partie des bienfaits des huiles, notamment les vitamines précieuses comme les vitamines A et E, aux propriétés antioxydantes. Surtout, ce processus inclut l’étape de « relargage » où la glycérine est séparée et retirée. À l’opposé, la saponification à froid (SAF) est une méthode artisanale. La réaction se fait à température ambiante, sans cuisson. Elle est lente (le savon doit ensuite sécher pendant 4 à 6 semaines), mais c’est cette lenteur qui préserve l’intégrité des ingrédients.
Ce tableau comparatif résume les différences fondamentales entre les deux méthodes et leur impact direct sur une peau atopique.
| Critère | Saponification à froid (SAF) | Saponification à chaud |
|---|---|---|
| Température du processus | Température ambiante | 120°C |
| Conservation de la glycérine | 100% conservée | Retirée par relargage |
| Préservation des vitamines A et E | Intactes | Détruites par la chaleur |
| Temps de cure nécessaire | 4-6 semaines minimum | Utilisable immédiatement |
| Propriétés pour peau atopique | Hydratant, émollient, protecteur | Plus décapant, moins hydratant |
| Méthode de fabrication | Artisanale, petites quantités | Industrielle, grandes quantités |
Comme le résume parfaitement un guide de l’Association Française de l’Eczéma, la SAF est la seule garante de la qualité des actifs. Le respect de la matière première est total, ce qui se traduit par un soin final d’une richesse incomparable. C’est ce qui explique la sensation de confort et de non-tiraillement après la douche, même en plein cœur de l’hiver québécois.
Cela permet de conserver intactes les propriétés des ingrédients du savon. Comme par exemple les vitamines A et E des huiles végétales, aux propriétés anti-oxydantes et protectrices. Et point très important : la glycérine n’est pas séparée du savon à la fin de la réaction. Les savons saponifiés à froid contiennent donc naturellement de la glycérine qui leur confère des propriétés hydratantes et protectrices de la peau.
– Association Française de l’eczéma, Guide sur les savons saponifiés à froid pour peaux atopiques
En conclusion, le choix d’un savon pour une peau souffrant d’eczéma hivernal n’est pas une question de parfum ou de marketing, mais de chimie pure. Opter pour un savon artisanal saponifié à froid, c’est faire le choix d’un produit qui nettoie sans agresser, qui protège activement grâce à sa glycérine native et à son surgras, et qui respecte à la fois votre peau et l’environnement. Pour appliquer ces connaissances, l’étape suivante consiste à examiner attentivement les étiquettes de vos produits actuels et à rechercher une savonnerie artisanale québécoise qui pratique et revendique la saponification à froid. Votre peau vous en sera reconnaissante.